Amie de voyage

“Je suis arrivé à Borgo Egnazia par hasard. Je cherchais un endroit où je pouvais me sentir moins seul. Certains de mes chers amis m’ont suggéré d’y aller : « Il est un lieu unique », ils m’ont dit, « tu sentiras la réception d’une grande famille ». J’ai perdu ma femme l’année dernière, nous sommes été ensemble pendant 50 ans. Nous avons voyagé ensemble pour toute la vie. Elle était mon partenaire dans tout. J’ai adoré sa curiosité et son désir de découverte incessantes. Avec elle, j’ai fait des choses que je ne croyais pas que je pouvais les faire. C’était agréable à déguster des plats ensemble comme escalader une montagne. J’ai été chanceux, je sais. Elle était une femme remarquable. Elle est dans mes yeux et dans mon souffle. Je sens que je dois continuer à explorer le monde parce que c’est ce qu’elle voudrait. Elle n’accepterait jamais mon arrêt parce qu’elle continue à voyager avec moi. Elle était une femme déterminée et sincère. Elle aurait aimé les Pouilles, une terre forte et vraie comme elle.

La première nuit à Borgo (comme on l’appel ici) j’étais seul au Bar del Portico, une brise fraîche me tenais compagnie et j’ai senti l’énergie de la vie retourner à circuler dans mes veines. après une longue période j’ai senti mon corps réagir à nouveau à des stimuli externes. J’étais détendue et sereine. Il doit avoir été de la vitalité de la pierre, il doit avoir été la mélodie du piano, mais je me sentais comme un garçon de quinze ans ouverte aux possibilités infinies de l’existence.

Je buvais un bon vin rouge et je goutais des taralli dont je ne pouvais plus le faire sans quand un parfum de bergamote emplissait l’air. Une dame dans la soixantaine, de l’air un peu triste, s’assit à côté de moi. Il m’a demandé si j’avais le temps d’écouter de la musique ensemble. Je lui ai dit que j’avais tout le temps dans le monde. Nous avons gardé le silence pendant une demi- heure, elle ne voulait pas se joindre à moi dans le plaisir du vin, elle a dit qu’elle préférait se concentrer seulement sur les notes.

Puis elle a commencé à me dire qu’elle était là avec la famille de son fils, ils étaient arrivé de quelques jours, mais que c’était fondamentalement comme si elle était seule, elle ne pouvait pas partager ses émotions avec eux. Elle faisait des excursions solitaires, elle passait la plupart du temps avec elle-même. Il avait récemment découvert que son mari avait gardé deux familles parallèles depuis 30 ans et elle ne l’avais jamais remarqué. Comment pourrait-il arrivé? Combien de temps elle avait arrêté d’entendre et sentir elle- même? Alors maintenant, elle devait récupérer tout le temps perdu. Ce n’était pas trop tard.

J’ai passé le reste de mon expérience à Borgo Egnazia avec elle, Elvira. Nous sommes devenus amis avant de commencer à parler, nous pouvons remplir et partager nos silences.

Nous avons exploré les environs, de la côte vers la colline. Nous avons essayé de délicieux petits restaurants. Nous avons fait de longues baignades et promenades au crépuscule à travers les oliveraies. Nous avons ri nous nous racontant des blagues que nous pensions d’avoir oublié. Elvira aurait été une grande amie de ma femme, comment il sera été agréable de se rencontrer tous ensemble à Borgo Egnazia.

Depuis notre départ, nous nous écrivons chaque jour, je vais la voir tôt en Provence. Puis elle verra à Paris et nous partirons ensemble pour le Népal. J’ai trouvé une nouvelle amie de voyage.

Sûrement un jour pas si loin nous retournerons ensemble à Borgo Egnazia, l’endroit qui nous a permis de recommencer à sentir le monde autour de nous et en nous.”

Jean-Claude